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Extrait des Mémoires de Zazomborek

La foi reste la seule voie pour traverser le chaos qui nous entoure, quand le coeur des hommes est balayé par la furie des batailles et les hordes maléfiques commandées par les démons veulent envahir le monde. Aprés toutes ces années de prière et de travail, j'attendais le signe ultime pour terminer mon grand combat contre les forces du Mal. Voila plusieurs mois que l'Oracle de Saleb m'avait convaincu de l'imminence de cette tâche. Et soudain, tout concorda : le lieu, les jeunes nains et la menace.

A Kalstrand, une petite ville près du Grand Royaume, je rencontrais Kalgört et Doromek, deux cousins, à la fois jeunes et expérimentés par une vie aventureuse. Rien ne leur faisait peur et j'étais persuadé qu'ils seraient de fidèles compagnons. La nuit de notre rencontre, un brouillard étrange se répandit dans la bourgade et des morts-vivants en profitèrent pour attaquer les passants. Nous sommes intervenu pour les éliminer et nous avons enquêté sur ces créatures. Il s'agissait des restes d'un équipage qui avait disparu quelques jours auparavant. Le capitaine du bateau nous raconta qu'il avait vu deux yeux rouges qui avaient rodés autour du bateau et l'avait menacé de boire son sang et de donner son âme au Dévoreur. La menace était tangible et je n'expliquait pas l'origine de cet étrange brouillard que tous redoutaient.

Le sage Ahrens, que j'avais rencontré quelques semaines plutôt lors d'une étude avec mon ami Totorek, nous donna quelques pistes pour retrouver un magicien, nommé Desatysso, qui étudiait une créature appelée "le Dévoreur". Nous formèrent une expédition avec deux amis des jeunes Nains, Eärendil et Mud. Tous les deux étaient des demi-elfes et leurs sangs mélangés avait eu des effets trés différents. Eärendil connaissait les arcanes et avait développé quelques talents de voleur. Il portait de nombreux fétiches et baguettes magiques qui faisait de lui un allié puissant. Mud était d'une toute autre nature. Je sentais en lui une personnalité refoulée et malgré ses bonnes intentions, il ne pouvait contenir un certain esprit de rébellion. Je compris alors que l'épée qu'il possédait (ou qui le possédait) faisait partie de sa personnalité. Que le destin de cet homme doit être lourd à porter.

Le chateau du magicien, perché dans les montagnes Glorioles, se révèla vide et le sorcier avait disparu depuis longtemps. Nous trouvâmes néanmoins la trace de la dernière expédition à laquelle il avait participé. Il recherchait le Dévoreur grâce à une amulette en sa possession. Cette expédition avait eu lieu vingt ans plutôt et fut un échec cuisant pour tout ses membres à l'exception du magicien, d'un guerrier et d'une prétresse. Le guerrier était toujours vivant. C'était un homme du nom de Grunther et, bien que son esprit n'était pas trés vif, son bras etait solide et son coeur pur. Il se joignit à notre entreprise et nous conduisit vers Santher, la prétresse. Malgré toutes ces années, elle était encore traumatisée par la tragédie. Elle avait renié son dieu et son corp était marqué à jamais.

Je fus impressionné par cette femme et mes paroles ne suffirent pas à appaiser ses blessures. Par chance, elle avait gardé le journal du magicien. Nous pûmes lire les derniers jours de l'expédition. J'espérais trouvé dans ces quelques pages, des informations sur le Dévoreur. Or, Desatysso ne parlait que de l'exploration de la tombe d'Acererak. La tombe était remplie de pièges et cachait une demi-liche qui causa la perte de la majorité de la troupe. Je dois dire à ce sujet que je n'ai jamais combattu réellement ces créatures. Leur pouvoir magique est tellement puissant que ma force ne saurait les repousser.

Avec toutes les indications collectées et avec l'aide de Grunther, nous traversâmes le Grand Marais vers la tombe. Mais à notre arrivée, quelle ne fut pas notre surprise quand vous vîmes une ville protégée d'un imposant mur noir.

La ville était habitée par un des humains nécromants et des morts-vivants qui marchaient dans les rues. Le lieu semblait abriter une sorte de congrégation ou d'université pour apprendre tous les actes immondes de la nécromancie la plus noire. Ce n'était pas sans un certain dégout que nous franchimes le mur d'enceinte. Nous venions de faire quelques pas quand nous fumes surpris par un nécromant fou du nom de Danele qui voulait nous parlé de fresques étranges. Il n'était pas vindicatif et repartit aussitôt dans ses délires. Puis nous entrâmes dans le grand bâtiment au pied de la colline...




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L'exploration de l'endroit fut pénible et oppressante. Ce bâtiment était une école pour enseigner les pratiques interdites à tous les adeptes de la magie noire. Il y avait des salles d'expérimentation avec toutes sortes d'ustensiles pointus, des signes cabalistiques sur les murs sales, des tâches douteuses étaient visibles sur les tables de bois usé. De nombreuses victimes avaient subi les sévices de ces élèves cruels.

Nous affrontâmes alors un puissant nécromant qui faillit terrasser une partie de notre équipe. Mais ce n'était rien en comparaison de ce qui nous attendait plus loin. L'école était dirigée par une femme humaine d'une puissance extraordinaire. Dès qu'elle nous aperçut, elle comprit immédiatement nos intentions et elle déclenchat un tonnerre de magie. Elle reçut l'appui de l'autre nécromant qui nous avait échappé. Pris entre deux feux, nombreux furent ceux qui périrent mais grâce à la magie d'Eärendil et à la vaillance de Mud, la sorcière fut détruite. Je pus alors constater qu'il s'agissait d'une femme vampire. Décidemment, la tombe semblait indiquer l'entrée du royaume des morts. Cette femme portait une partie de l'amulette que nous recherchions. Grunther se rappella alors que la deuxième partie se trouvait dans la tombe. L'entrée ne se trouvait pas très loin...

Bien après cette caverne éclairée par des bougies magiques, nous entrâmes dans une ancienne tombe, creusée dans le rocher. Les parois des couloirs étaient recouvertes de plâtre bien conservé. Le travail était de facture humaine et représentait des animaux étranges mi-hommes, mi-bêtes.

L'endroit était étrangement calme...Ce qui nous indiqua la plus stricte prudence. Et nous remarquâmes aussitôt des pièges. Toute la tombe était piègée avec toute sorte de dangers que l'intelligence de Kalgört, l'observation d'Eärendil et la précieuse magie de Finslayer nous permit d'éviter.

Après de longues heures d'errance dans les pièces lugubres, nous trouvâmes une porte secrète derrière laquelle était cachée la sépulture. Là, parmi un trésor de pièces et de bijoux, un crâne menaçant nous observait. A la place des yeux et des dents étaient placées des gemmes de grande valeur. Mais je compris tout de suite que ceci était un piège mortel : c'était une demi-liche.

Courageusement, nous fouillâmes la pièce. La deuxième moitié de l'amulette était bien là. Sans attirer l'attention de la créature maudite, nous sommes sortis du tombeau en prenant soin de refermer l'entrée.

Les deux parties de l'amulette sont réunies mais l'énigme continue. Qu'est-ce que cette amulette a révélé à Desatysso ? Après tous les pièges que nous avons surmontés, nous devons nous attendre une fois de plus au pire. Que signifie "The face of the fiend does more than devour with the least of my form,'this the gap to power". Nous essayons tous de comprendre le sens de cette phrase qui sera peut-être déterminant pour notre avenir. J'arrête maintenant ce journal pour redonner un peu de force à ceux qui ont souffert dans cette journée.


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Après une nuit de repos dans la tombe, nous avons trouvé la solution à cette énigme. La poussière de la demi-liche nous ouvrit le passage à travers la gueule noire du démon. La boule de ténèbre était, en réalité, un portail vers un autre monde. A la fin d'une chute vertigineuse dans l'obscurité, nous nous retrouvâmes au pied d'une stèle, sur un pont entre deux tours sombres. Les tours étaient suspendues dans le ciel. Le fond de l'abime était noir comme l'encre et le ciel était gorgé de nuages malsains zébrés de lumière. Sur la stèle, il y avait un poème qui indiquait différentes épreuves pour trouver le chemin de la forteresse d'Acererak. J'avais la sensation d'être une souris que l'on attire avec un morceau de fromage. Kalgört s'attaqua à déchiffrer le poème et nous commençâmes l'exploration de la Cité de Moil.

Les tours étaient froides, recouvertes d'une épaisse couche de givre. A l'intérieur, les pièces étaient ravagées, abandonnées depuis des siècles. Quelques vestiges étaient reconnaissables. Sur le bord d'une table, Kalgört trouva une inscription laissé par Dessatysso. Nous étions sur la bonne piste. Mais le magicien ne nous avait pas renseigné sur les étranges habitants de la ville : un dangereux squelette glacé enflammé d'un feu d'ébène, de curieux corps sans vie qui absorbaient notre énergie vitale... Les tours étaient aussi piégées par de puissants sortilèges. Malgré ces obstacles, rien ne nous fit plus mal que la trahison de Grunther. Au milieu d'un combat, Grunther se jeta sur l'infortuné Kalgört, l'assomma et tenta d'emporter son corps. Mud intervint juste à temps pour le faire fuir. Il disparut dans la nuit. Rien ne saurait expliquer le comportement de Grunther. Désormais, il fallait être encore plus vigilant pour ne pas se laisser surprendre par sa force redoutable. Le cauchemar ne faisait que commencer.

Le poème présentait quatre épreuves pour atteindre la forteresse : il nous fallait résoudre l'énigme de la boite suspendue, celle de la tisseuse d'ombre et celle du sable du temps et retrouver la clé gardée par le dragon de sel. Chaque épreuve était placée dans une tour qu'il nous fallait visiter. La boite suspendue était protégée par un squelette glacé. Elle présentait un texte et trois plaques. Aprés réflexion, Eärendil pressa la plaque représentant une corde. La plaque s'enfonça légèrement mais rien d'autre ne se passa. La visite de la tour de la tisseuse noire fût plus périlleuse. La créature nous attirait dans sa toile de ténèbre. D'un coup d'épée rapide, Mud détruisit la bête. La encore, une phrase était inscrite dans la pierre au dessus d'un levier. Eärendil, resté seul dans la tour, actionna le levier...et la tour tomba dans la vide. Grâce à sa magie, il put échapper au désastre. Mais l'énigme était-elle correctement résolue ?

La visite de la tour du dragon m'a été rapportée par Kalgört. Avec l'aide de notre magicien, il a exploré un bassin d'eau glaciale et salée. Le bassin cachait une grotte sous-marine abritant un dragon de sel. Le monstre dormait, fort heureusement, et Kalgört put attraper la clé que gardait la bête. Dans cette exploration, Eärendil sauva une fois de plus la vie de Kalgört qui avait été neutralisé par de puissants sortilèges.

Nous marquons aujourd'hui une pause dans l'exploration de la Cité oubliée de Moil. Nous avons découvert et peut-être résolu, trois enigmes. Il nous reste à trouver "le sable du temps" et celui que l'on appelle "Phantom". Nous n'avons pas exploré la base de l'étrange tour de glace noire, ni la Tour du Test. Durant ces deux dernières journées, il est apparu que les situations les plus dangereuses provenaient de notre incompréhension de la civilisation qui vivait dans ces tours. Quel est le rôle de la baguette magique qui était si bien protégée ? Quelle savoir a permis de créer ces "choses" à l'aspect humain qui faisait office de soigneur ou de bourreau ? Kalgört a été décapité avec une telle facilité que j'ai peur de ce que nous allons rencontré bientôt ? Il y a aussi ce brouillard étrange qui trouble l'esprit et qui veut notre perte. Je me demande aussi où se cache Grunther ? La boule de cristal du magicien pourra peut-être répondre à cette question. Mais, plus que tout, pourquoi sommes-nous guidés vers ces épreuves ? Quel est le véritable but de tout ceci ?


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La chance semble avoir enfin tourné en notre faveur. Grâce à la solidité de Kalgört (qui mérite bien son surnom), à la vaillance de Mud et aux surprenantes ressources d'Earendil nous avons mené à terme tous les mystères de la Cité de Moil. Nous possédions déjà une clé et nous avions résolu deux énigmes. Il ne restait qu'à trouver le "sable du temps" et à libérer le Phantom.

Dans la tour des Epreuves, nous avons continué notre investigation. Chaque salle devait servir autrefois à éprouver la résistance des guerriers qui se présentaient. Aujourd'hui encore, les pièges magiques était toujours mortellement dangereux. Ce danger se fit même plus préssant quand, à notre surprise générale, Grunther réapparut soudainement pour nous attaquer avec toute sa force surhumaine. Il s'en fallut de justesse pour que sa puissance bestiale ne nous élimina tous les uns aprés les autres. Par la grâce de Ulla, je repérai une lueur inhabituelle dans son regard et tout m'indiqua que l'homme était possédé. A son cou, il portait l'amulette qui nous avait lancé sur cette quête. Avec l'aide de puissants sortilèges, je neutralisai le charme et jetai le collier loin de nous. Je n'ai malheureusement pas pris le temps de détruire le mal contenu. Je prierai pour que personne ne succombe à ce maléfice.

Au sommet de la tour se tenait un sombre individu, plein d'arrogance et de malice. Dans un loyal combat, Kalgört défit le malfaisant et se montra un remarquable champion. Mais je fus plus impressionné malgré tout par Earendil car, sans son aide, cette quête serait déjà un échec. Nous avons trouvé le sablier qu'il fallait actionner, mais seule la magie du demi-elfe nous permis d'échapper au brouillard de la mort et de libérer les grilles qui emprisonnaient le Phantom.

Nous sommes montés rapidement sur le dos de la créature libérée, plus motivés pour quitter cette cité maudite qu'impressionnés par l'aspect de ce monstre. Mes amis et moi-même avons peut-être regretté ce geste quelques minutes plus tard, quand la créature plongea dans le néant. De ma vie, je n'ai jamais ressenti un danger aussi grand. Nous nous sommes enfoncé profondément dans des lieux de non-vie. Nous avons traversé des espaces interdits à la lumière, où même l'obscurité bienvaillante des belles galeries naines semblent un blasphème aux ténèbres ambiantes.

Je ne sais pas combien de temps cela a duré mais il est certain qu'à la vue de la porte, je ne me suis pas vraiment senti rassuré. Qui peut se cacher en pareil endroit ? Qui est assez puissant pour bâtir une forteresse en des lieux aussi impossibles ?

Tout le monde est sorti sain et sauf de ce voyage mais je ne crois pas que cela va durer. Nous devons activement nous préparer au pire. Je sais que nous sommes très proche du plan négatif. Au dela d'une barrière invisible se trouve le royaume des ombres et de la non-vie. Seuls les morts-vivants et les démons peuvent survivre à cet endroit terrifiant. Cela doit nous indiquer la nature de ceux qui nous attendent derrière cette porte. Même si le doute n'est plus permis, je sens aussi que le bras bienfaiteur d'Ulla est bien loin. Sa force est plus lointaine ici. Je suis même sûr que la magie des armes de nos guerriers est aussi affaiblie. Nous en discuterons aprés notre repos.

Puisse Ulla nous garder du Malin et nous guider vers la purification.



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Je ne puis rapporter dans ces pages précisément notre combat contre Acererak. Je n'ai pas été le témoin direct de sa défaite. Mais je peux affirmer que le courage de mes compagnons a été déterminant dans ce succés. Gloire à Ulaa pour son aide.

Nous avons pénétré dans la forteresse sur nos gardes. L'endroit semblait anormalement ancien. Avec horreur, nous avons découvert ce qu'il restait de Desatysso. La pauvre âme était condammée à souffrir dans un piège éternel. L'auteur de ce crime révélait sa vrai nature macabre. Le magicien nous adjurait de terminer ses souffrances mais nous ne pûmes nous forcer à le tuer.

Les couloirs de pierre blanche conduisait à des pièces étranges, où une puissante magie attendait nos moindres erreurs pour nous faire trépasser. Je sentais tout proche l'influence perceptible du néant. Mais l'audace de Kalgört et la perception de Mud nous permit de trouver les passages secrets qui menaient au coeur de la forteresse.

Une porte magique s'ouvrit vers l'antre du sorcier. Sorcier semble être un bien faible mot pour décrire Acererak au regard de ce que nous avons vu : un redoutable démon emprisonné comme une vulgaire souris, une salle de travail aux inombrables signes cabalistiques et surtout une fabuleuse bibliothèque millénaire. Eärendil ne put résister à la tentation de consulter ces livres et il subit immédiatement la punition des gardiens magiques cachés. Mais il n'y avait plus de temps à perdre.

Il nous attendait prés du phylactère des âmes. Quelle vision de cauchemar pire que celle qui avait motivé cette quête. La lueur maléfique du crâne illuminait le visage des malheureux piègés par Acererak. Puis ce fut une explosion de furie. Grunther tomba. Je maudis maintes fois la Bête mais soudain il m'écrasa de son regard et je me perdis dans un abime de souffrance.

Kalgört eut alors le geste magnifique qui mit fin aux projets maléfiques si longtemps préparés. Même si je suis convaincu qu'il n'est pas complètement détruit, Acererak est certainement banni pour bien des lustres. Que Ulaa nous préserve de son retour.

Je tiens à remercier une fois de plus mes compagnons pour leur dévotion et c'est ici que ce termine ma dernière quête. Je suis bien vieux à présent pour parcourir le monde et mon savoir servira désormais à enseigner le droit chemin vers la perfection.

Zazomborek